C’EST PAS MOI, C’EST LUI

Sophie: « Ils n’arrêtent pas de se disputer, pour un oui ou pour un non, j’ai bien cru que ça allait se terminer à l’hôpital cette fois-ci! ». 

C’est tout de même curieux cette propension que nous avons tous à vouloir sauver le monde malgré lui!

Deux enfants se disputent et boum, c’est plus fort que nous, on ne peut s’empêcher de déployer des efforts considérables pour les réconcilier:

« Allons les enfants, ce n’est pas bien de vous disputez. En plus, vous allez vous faire mal. Alors, maintenant, réconciliez-vous, serrez-vous la main, faites-vous la bise, et on n’en parle plus! »

Que ce soit avec des enfants ou avec des adultes: c’est exactement le même jeu de dupe.

Avez-vous vraiment l’impression qu’en prenant la position du sauveur, du sage, de celui qui sait que ce n’est pas bien, ils vous écoutent d’avantage, ils vous comprennent et que subitement, la dispute disparait? Sans rire?

En intervenant dans une dispute qui ne vous concerne pas, vous en prenez automatiquement la responsabilité. Et puisque vous devenez le responsable de la dispute, la meilleure position complémentaire à la votre, c’est bien celle de la victime. Vos deux (ou trois, ou cinquante) protagonistes auront alors beau jeu de se faire passer pour plus victime que l’autre, dans un jeu sans fin.

Pour sortir de ce cercle vicieux où vos chances de gagner sont encore plus faible qu’à l’euromillion, vous pourriez tenter de vous mettre dans une position radicalement différente. Par exemple, une position contraire à celle du sauveur pourrait donner: « c’est très bien les enfants, disputez-vous, ça m’est complètement égal, mais allez faire ça dehors! » (avec toutes les variantes possibles).

Ainsi, vous ne serez plus otage de leurs disputes, ni du jeu sans fin de recherche de la vérité qui tourne invariablement autour du « c’est pas moi, c’est lui ». Vous pourrez ainsi reprendre une position haute dans la relation, du genre: «  quand vous aurez terminé de vous disputez, vous mettrez la table, on mange dans dix minutes ».

Attendez-vous quand même à ce que la première fois, ils vous regardent un peu bizarrement…